Mon mari et ma belle-mère m’ont dit de prendre un congé sans solde pour l’aider à rénover sa maison

« Oh, je pense que si. » Je l’ai dépassé pour entrer dans la cuisine ou ce qu’il en restait. « Alors, c’est quoi le plan, les gars ? Est-ce que tous mes ’emails’ ont soudainement commencé à paraître un peu plus importants ? »

Ryan s’est passé une main sur le visage, l’air défait. « Nous avons tout gâché. »

Sharon s’est assise sur une pile de boîtes non ouvertes, ses cheveux parfaitement coiffés sont maintenant ébouriffés et son maquillage bavé. « Je n’ai jamais pensé… Je veux dire, nous pensions que ce serait si simple. »

Ryan s’est tourné vers moi, une pointe de désespoir dans la voix. « Nous… pourrions avoir besoin d’embaucher quelqu’un. »

« Peut-être ? » J’ai haussé un sourcil.

Sharon a poussé un long soupir dramatique. « Très bien. Nous embauchons un autre chef de projet. »

« Oh, tu veux dire payer quelqu’un pour faire le travail que tu attendais de moi gratuitement ? Quelle idée originale ! »

Sharon a marmonné quelque chose sous sa respiration, mais je m’en moquais. Mon travail était terminé ici. Le silence qui a suivi était plus doux que n’importe quel discours de victoire.

En fin de compte, Sharon a dû débourser une somme très importante pour qu’un professionnel répare le désordre qu’elle et Ryan avaient créé.

Le chef de projet qu’ils ont engagé avait l’air de sortir tout droit d’une émission de téléréalité sur la rénovation de maisons – un presse-papiers à la main, un ruban à mesurer autour du cou, et une expression sans état d’âme qui m’a tout de suite dit qu’il avait vu pire.

Ryan, soudainement humilié par l’expérience, n’a plus jamais évoqué le fait que je prenne une pause.

Un soir, nous étions assis à table, la tension de tout à l’heure s’étant complètement dissipée. Ryan s’est raclé la gorge, l’air légèrement embarrassé. « Je suis désolé », a-t-il dit à voix basse. « Tu avais raison sur toute la ligne. »

Sharon, qui était d’un silence suspect depuis des jours, a finalement pris la parole au cours d’une réunion de famille. « J’ai peut-être… sous-estimé ton travail », a-t-elle admis, les mots lui étant manifestement douloureux à prononcer.

Et moi ?

Je suis retournée travailler, j’ai gardé mon salaire et j’ai réservé un autre week-end au spa. Cette fois, juste pour le plaisir.

Mais surtout, cette fois-ci, c’était une célébration. Une célébration pour me défendre, connaître ma valeur et prouver que ma carrière n’était pas seulement un passe-temps, mais une partie fondamentale de qui je suis.

Alors que je préparais mon sac pour le week-end au spa, Ryan m’observait, un nouveau respect dans les yeux. « Tu veux que je te dépose ? », a-t-il demandé.

Je lui ai souri. « Je m’en occupe. Je l’ai toujours fait. »