Vous entrez dans une salle de bain au Japon, et là… surprise : la cuvette n’est pas orientée comme en France, et il faut s’installer en regardant le mur. Curieuse impression, non ? Pourquoi adopter une telle position ? Est-ce une simple bizarrerie culturelle ou y a-t-il une logique cachée derrière ce rituel inattendu ? Attachez votre ceinture (ou plutôt… votre rouleau de papier toilette), vous allez découvrir une facette méconnue du quotidien nippon.
Washiki : des toilettes pas comme les autres
Contrairement à nos toilettes à cuvette occidentales, le Japon propose encore dans de nombreux lieux publics un modèle traditionnel : les toilettes à la japonaise, appelées Washiki. Leur design est minimaliste : une sorte de sabot en porcelaine encastré au sol, sans siège. L’utilisateur s’y accroupit, tourné vers le mur ou vers le réservoir. Et non, ce n’est pas une erreur d’orientation !
Ce choix d’installation n’est pas arbitraire : il répond à une logique hygiénique et pratique. D’abord, cette position permet de réduire les éclaboussures grâce à une petite avancée céramique située à l’avant de la cuvette, appelée kinkakushi. Ensuite, l’absence de contact direct avec une lunette évite la transmission de bactéries, un avantage important dans les espaces très fréquentés comme les gares, les établissements scolaires ou les parcs publics.
Un moment d’intimité très codifié
Mais au Japon, on ne plaisante pas avec les symboles. Et même les toilettes ont leur dimension culturelle. Selon certains spécialistes de la culture japonaise, s’asseoir face au mur est perçu comme une forme de posture protectrice. Cela évoque une attitude humble, presque méditative, face à un moment de vulnérabilité.
Dans certaines traditions, tourner le dos à une porte ou à une ouverture, c’est s’exposer à l’inattendu. Regarder le mur, au contraire, permet de se recentrer, de se sentir en sécurité. Une sorte de parenthèse apaisante, dans un pays où la recherche d’harmonie et d’intimité est omniprésente.