Autrefois associé aux personnes âgées, le cancer colorectal touche aujourd’hui de plus en plus de jeunes. Une recherche récente met en lumière le rôle d’une substance toxique présente dès l’enfance, qui pourrait expliquer cette augmentation alarmante.
Notre intestin, cet écosystème méconnu qui influence notre bien-être
Saviez-vous que notre tube digestif abrite tout un univers microscopique ? Le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, cache encore bien des secrets. Une étude parue dans Nature vient d’en révéler un particulièrement inquiétant : la colibactine. Produite par certaines bactéries présentes chez un tiers d’entre nous, cette molécule serait capable de laisser des marques indélébiles sur notre ADN…
La révélation ? Ces modifications pourraient, des années plus tard, favoriser l’apparition de cancers colorectaux chez des adultes jeunes. Comme si notre flore intestinale enfant programmait déjà notre santé future.
Des traces ADN qui racontent une histoire
Les chercheurs ont analysé près de 1 000 échantillons tumoraux. Le constat est frappant : chez les patients de moins de 40 ans, les signatures de la colibactine sont trois fois plus fréquentes. Plus surprenant encore, ces altérations semblent dater des premières années de vie – notre microbiote infantile sculpterait ainsi notre vulnérabilité future.
Les facteurs qui perturbent notre jardin intérieur
Pourquoi certaines personnes développent-elles ces mutations problématiques ? Plusieurs éléments entrent en jeu :
– L’accouchement (naturel ou par césarienne)
– Les traitements antibiotiques dans l’enfance
– L’alimentation du bébé (allaitement maternel ou lait infantile)
– La consommation précoce de produits industriels